vendredi 9 décembre 2016

Ressources d'enseignement et d'apprentissage - traditions orales autochtones

Je voudrais développer quelques leçons autour des traditions orales autochtones. À mon avis, c’est une excellente façon d’introduire les élèves à cette pratique en même temps qu’ils peuvent commencer à se familiariser avec les peuples autochtones ainsi que leurs langues et leurs mœurs.

L'outil d'apprentissage principal que j'ai choisi pour ce plan de leçon s’appelle Legends of the Shuswap, un enregistrement qui dure à peu près une heure. Plus précisément, j'ai choisi une courte histoire de six minutes qui nous expliquent Pourquoi les ours ont la queue courte. C’est une histoire facile à comprendre et accessible aux jeunes de la troisième année, et pourrait être utilisée avec les élèves de la deuxième et quatrième année aussi. L’histoire est racontée à l’orale par un homme shuswap qui anime les deux personnages principaux : un coyote et un ours noir. Le coyote est le premier personnage introduit dans l’histoire. C’est l’hiver et il a faim. Il observe des hommes en train de pêcher sur un lac gelé. Il voit comment ils attrapent des poissons, en creusant un trou dans la glace et en utilisant une ligne de pêche avec appât. Aussitôt que les hommes partent, Coyote prend avantage du trou dans la glace et attrape un poisson en utilisant la ligne de pêche. Il dévore le poisson et entre-temps un grand ours noir avec une longue queue vient lui demander comment il a attrapé ce poisson. Coyote, une figure trickster, lui ment et lui dit qu’il a baissé sa queue dans le trou dans le lac gelé. Ours le croit, et il baisse sa longue queue noire dans le trou. Il attend et il attend, mais il n’attrape pas de poissons. Coyote lui suggère d’attendre, et peu de temps après Ours découvre que sa queue est gelée dans la glace. Il essaye de retirer sa queue mais sa queue se brise dans la glace. À la fin de l’histoire, l’ours noir est laissé avec une courte queue comme c’est le cas pour tous les ours noirs de notre époque.

CBC Legends : Legends of the Shuswap :

En tant que leçon, les étudiants pourraient écouter cette histoire pour la première fois comme activité crochet, et ensuite le professeur pourrait les introduire au peuple Shuswap et aux traditions orales autochtones. Pour faire cela, il ou elle aura besoin de ressources supplémentaires. Pendant que l’histoire est racontée, il y a quelques instances où l’histoire est répétée dans la langue shuswap. Il y a aussi quelques instances où le narrateur utilise des mots Shuswap. Ainsi, les élèves peuvent être introduit au peuple Shuswap et la langue Secwepemc en même temps. Il y a plusieurs cartes des nations et des langues autochtones en Colombie-Britannique qui sont disponibles en ligne, et elles seront utiles afin d’aider les étudiants à comprendre où se situe les territoires traditionnels de la nation Shuswap. Une manière de personnaliser ces informations pour les étudiants serait de leur demander s’ils ont déjà visité Kamloops ou Sicamous, parce que ces deux villes se trouvent dans les territoires traditionnels des Shuswap. De plus, Kamloops est une anglicisation du mot Secwepemc Tk’emplups qui veut dire “là où les rivières se rencontrent” et Sicamous est une anglicisation du mot Secwepemc pour “la rivière qui circule autour des montagnes”. Il y a aussi un site web de la Société culturelle et éducationelle Secwepemc. Sur ce site web, l’enseignant peut trouver plus d’informations et d’images sur la nation Shuswap, et il ou elle pourrait partager quelques-unes de ces images avec la classe.

Cartes des langues autochtones en Colombie-Britannique :




En ce qui concerne les traditions orales autochtones, le First Nations Education Steering Committee a publié un livre en 2012 qui s’appelle In Our Own Words : Bringing Authentic First Peoples Content to the K-3 Classroom. De la page 13 à la page 15, des faits généralisables sur les traditions orales autochtones sont expliqués. L’emphase est mise sur l’importance de la tradition orale comme outil d’apprentissage et de transmission de l’information à travers les générations. Dans ce contexte, le professeur aura besoin d’expliquer l’importance de la tradition orale comme outil de transmission de l’histoire, des histoires, des mœurs et des savoirs dans une culture orale. Il ou elle aura également besoin d’expliquer le rôle de la figure trickster dans les histoires autochtones, parce qu’il réapparait souvent. In Our Own Words explique clairement ce rôle, et les étudiants bénéficieraient d’une meilleure compréhension de Coyote dans l’histoire Pourquoi les ours ont la queue courte. Ils seraient aussi préparés davantage à interpréter d’autres histoires orales autochtones. In Our Own Words est aussi utile comme outil pour expliquer le rôle du site où l’histoire est racontée. Le rôle de l’audience est également abordé. En se servant de ce texte, le professeur pourrait mieux établir la scène pour une deuxième écoute. S’il fait beau dehors, il ou elle pourrait amener ses étudiants dehors pour qu’ils puissent mieux penser à l’environnement naturel dans laquelle l’histoire se déroule. Il ou elle pourrait aussi expliquer aux étudiants l’importance du silence. Ils devraient respecter la personne qui raconte l’histoire et écouter et comprendre la leçon partagée.

First Nations Education Steering Committee : In Our Own Words :


Une telle leçon pourrait incorporer plusieurs principes d’apprentissage des peuples autochtones. Tout d’abord, elle reconnaitrait le rôle des savoirs autochtones. Les étudiants apprendraient que les traditions orales sont aussi importantes que les traditions écrites en tant que fournisseuses de l’information. Les histoires orales autochtones tout comme les histoires écrites peuvent contenir de l’histoire factuelle, des histoires fictives, des mœurs et des savoirs. En apprenant la leçon partagée par l’histoire Pourquoi les ours ont la queue courte, les étudiants peuvent aussi prendre conscience des conséquences de leurs actions. Ours essaye de faire quelque chose qu’il ne comprend pas bien, et il est dupé par Coyote. Il aurait dû être patient et attendre jusqu’à quelqu’un lui enseigne comment bien faire la pêche. En prenant compte du fait que plusieurs lieux en Colombie-Britannique ont des noms autochtones et des histoires autochtones, les étudiants pourraient aussi explorer leur propre identité. Ici à Vancouver, ils sont entourés par les présences autochtones. Ce n’est pas juste Kamloops et Sicamous qui porte des noms autochtones, mais aussi Nanaimo, Comox, Squamish, Coquitlam, Chilliwack et etc. Au fur et à mesure, s’ils apprennent les origines de ces noms, ils se rendront de plus en plus compte qu’ils habitent dans les territoires traditionnels des peuples autochtones de la Colombie-Britannique. Cela servira aussi, peu à peu, à la décolonisation de l’esprit canadien.   

Ressources :

British Columbia Ministry of Education. (2012). Traditional Territories of the First Nations Peoples. Retrieved from http://camosun.ca/learn/school/indigenous-education-community-connections/about/

Canadian Broadcasting Corporation. (2012). Legends of the Shuswap. Retrieved from http://www.cbc.ca/radio/ideas/legends-of-the-shuswap-1.2913217

First Nations Education Steering Committee. (2012). In Our Own Words : Bringing Authentic First Peoples Content to the K-3 Classroom. Retrieved from http://www.fnesc.ca/wordpress/wp-content/uploads/2015/05/PUB-LFP-K-3-In-our-Own-Words-for-Web.pdf

First Peoples’ Heritage, Language and Culture Council. (2008). First Peoples’ Language Map of British Columbia. Retrieved from http://maps.fphlcc.ca/

Secwepemc Cultural Education Society. (2016). Secwepemc Cultural Education Society. Retrieved from  http://www.secwepemc.org/our-story.html

University of British Columbia. Museum of Anthropology. (1996). First Nations Languages of British Columbia. Retrieved from https://www.aadnc-aandc.gc.ca/DAM/DAM-INTER-BC/STAGING/texte-text/langmp_1100100021017_eng.pdf

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